Maggie Lindemann

Maggie Lindemann n'a pas peur de se briser, elle a peur de ne rien ressentir. Et dans i feel everything, son album le plus chargé émotionnellement et le plus ambitieux musicalement à ce jour, elle se livre sans réserve. Sorti le 17 octobre 2025, i feel everything est un plongeon en seize titres dans l'obsession, le chagrin, la rage, la honte, le détachement et la survie. Il ne recule pas et ne filtre pas. Il ne recherche pas la perfection. Il saigne, tout simplement. Tout au long de l'album, Maggie capture ce que signifie ressentir trop fort — et ce qui se passe quand on cesse enfin de s'en excuser. Tout commence dans le calme. Dans mourning, elle est assise, rongée par la douleur de l'abandon émotionnel : « Je pleure quelqu'un qui n'est pas parti. » À partir de là, les émotions s'intensifient. split et spine brisent l'engourdissement avec clarté et confrontation : ce sont des chansons qui parlent de marcher sur du verre, de se mordre la langue, puis de refuser de continuer. Dans split, elle s'énerve : « J'ai été attaquée / Je ne veux pas riposter », une chanson qui capture ce que l'on ressent lorsqu'on vit dans un champ de mines émotionnel permanent. spine troque la subtilité contre le sarcasme, Maggie délivrant le refrain comme une gifle : « Ce garçon, il a besoin de se forger une colonne vertébrale. » Et fang joue comme un rêve fiévreux — séduisant et venimeux, un morceau sur l'amour qui consume et épuise : « enfonce tes dents en moi / c'est mon sang que tu abuses ». La tension n'est pas seulement lyrique, elle est structurelle. Chaque morceau s'écrase sur le suivant avec le poids de quelqu'un qui traite en temps réel. Je sens que tout est révélé sans retenue. Le morceau titre est un cri murmuré : « vois-tu ce que tu m'as fait ? », tandis que fate est sa descente émotionnelle : résigné, épuisé et douloureusement conscient de soi. 2022, avec Julia Wolf, est l'un des morceaux les plus déconcertants de l'album : une chanson de rupture qui se transforme en crise d'identité et qui capture le décalage entre qui vous êtes et comment vous êtes perçu. Let me burn, la collaboration envoûtante de Maggie avec The Warning, affronte de front la manipulation émotionnelle, tandis que It's still you, en featuring avec Max Fry, offre un moment de répit et de réflexion avant que tout ne recommence à tourner en boucle. Il ne s'agit pas d'un chagrin d'amour pour le chagrin d'amour, mais d'une écriture musicale comme moyen de survie. I feel everything n'est ni net ni ordonné. Il est meurtri, nerveux et honnête d'une manière que Maggie n'avait jamais montrée auparavant. Cette sortie marque un tournant dans sa carrière. Avec plus d'un milliard de streams, une base de fans mondiale quasi culte et une tournée mondiale à guichets fermés déjà derrière elle, Maggie double la mise, non seulement en tant qu'artiste, mais aussi en tant que créatrice. Elle est propriétaire de ses masters. Elle dirige son label, swixxzaudio, en partenariat avec Virgin Music et Universal Music Group. Il s'agit d'une structure conçue pour durer, qui donne à Maggie la pleine propriété créative et financière de sa carrière, à l'instar des modèles pionniers adoptés par des artistes comme Taylor Swift. Sa ligne de vêtements, SWIXXZ, qui a déjà atteint plusieurs millions de dollars de chiffre d'affaires annuel, va lancer une nouvelle ère parallèlement à l'album, fusionnant musique, identité et culture visuelle dans un univers cohérent dans lequel ses fans peuvent s'immerger. Une nouvelle tournée mondiale est également prévue pour la fin de l'année. Il ne s'agit pas d'un revirement. Ce n'est pas un changement d'image. C'est l'évolution naturelle de quelqu'un qui n'a plus envie de cacher le chaos, ni d'adoucir le choc. Je pense que tout ce qui arrive, c'est ce qui se produit quand on se laisse aller. Et qu'on en ressort d'une certaine manière plus fort.